Se a alma te reprova. Atentado.

Publié le par Anthony L.

    « À la fin du XIe siècle, la ville d'Antioche fut assiégée pendant huit mois par les chrétiens de la première croisade. Les musulmans défendirent leurs biens, aussi longtemps que possible. Lorsque les croisés faisaient des prisonniers, ils les décapitaient puis lançaient les têtes par-dessus le mur d'enceinte, autant pour impressionner que pour répandre les maladies. Fermons les yeux un court instant de notre existence et réveillons-nous entre ces murs tremblants sous l'impact des pierres ennemies. Il y a ces hommes, ces femmes et ces enfants qui voient l'armée occidentale s'approcher dans la nuit. Entre les torches vacillantes, les armures sans visages, les machines de guerre, et les paniers plein de têtes coupées. Les fortifications d'Antioche sont sur le point de céder, rien n'arrêtera plus les chrétiens à présent. Ils vont déferler dans les rues, traînant la mort sous leurs capes et dans le reflet inique de leurs lames. Les hommes sentent leurs poitrines se creuser à l'approche du massacre, les femmes ont le sang qui tourne dans leur ventre et les enfants pleurent silencieusement. Ils savent qu'ils vont mourir, et la peur rend à présent leurs larmes plus acides que la haine. Des milliers de regards chancellent alors, tandis que le bélier enfonce la grande porte. Ca y est, tout est fini. La mort est rentrée. »



Maxime Chattam - In tenebris
Peinture de Albert Goodwin - Cairo.
 

Publié dans Culture

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